Intox ou vérité ?
La réponse à cette question dépendra en partie de la réussite de la négociation sur la Qualité de Vie au Travail (QVT) qui vient de commencer chez Worldline.
La première réunion fut encourageante. La Direction semblait favorable à la construction d’un accord de qualité, structurant, nous donnant les moyens de travailler ensemble dans des conditions plus agréables. Nous vous proposons une rapide présentation de nos propositions et des enjeux de cette négociation afin que nous puissions tous contribuer à travers nos échanges et nos réflexions à l’atteinte d’un accord ambitieux.
Très bonne lecture !
Nos propositions
Définition
Tout d’abord définir ce qu’est la qualité de vie au travail. Préalable nécessaire afin de lever l’ambiguïté qui entoure cette notion. Nous vous proposons comme point de départ la définition de l’Agence Nationale de l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT) qui nous semble pertinente :
« La QVT sont les actions qui permettent de concilier à la fois l’amélioration des conditions de travail pour les salariés et la performance globale des entreprises ». Autrement dit, une décision importante doit toujours être pensée à l’intérieur d’un écosystème global qui mêle plusieurs niveaux et différentes temporalités. Réussir à entrelacer en même temps les objectifs stratégiques de l’entreprise et son fonctionnement quotidien, et inversement. Voir loin tout en s’assurant de là où l’on met les pieds. Cette démarche QVT n’est pas juste une lubie pour amuser quelques syndicalistes, elle est au contraire la meilleure manière de progresser sur l’ensemble des dimensions de notre entreprise : performance et conditions de travail[1].
Un opérateur de transformation
Ensuite, profiter de cette négociation pour faire de la QVT un opérateur de changement chez Worldline. C’est-à-dire, non pas construire un accord autour d’un catalogue d’amélioration dans des domaines variés, mais doter la QVT d’une structure et de moyens lui permettant de fonctionner continuellement chez Worldline. Notre organisation est bien trop mouvante pour penser uniquement la QVT lors d’une négociation. Nous devons au contraire réussir à faire de la QVT un outil quotidien de notre fonctionnement qui nous accompagnera dans nos choix afin d’évoluer de la manière la plus harmonieuse possible.
Plus concrètement :
Là encore, les travaux de l’ANACT nous guident dans la manière de mettre en place une démarche QVT. La recette n’a rien de très originale mais elle est efficace :
- Etat des lieux et diagnostic (Enquête, indicateurs sociaux, etc.)
- Expérimentations
- Evaluations
- Déploiement ou abandon
4 étapes d’un cycle vertueux : On évalue, on repère les points de tension, on expérimente d’autres manières de faire afin d’améliorer la qualité de vie, on évalue la pertinence de l’expérimentation, et le cas échéant on déploie la solution ou on l’abandonne.
La QVT repose sur un investissement collectif, c’est ensemble que nous parviendrons à trouver des solutions pour améliorer notre qualité de vie au travail. La démarche doit donc favoriser l’expression et l’écoute des salariés, qui pourront être force de proposition lors de chacune des étapes de la démarche QVT : propositions d’expérimentation, retour et évaluation d’une expérimentation, etc.
Précisons que cette démarche implique de doter les structures locales de marges de manœuvre (les différents sites, pôles, départements, etc.). La QVT est une initiative globale mais doit pouvoir se décliner localement lors des phases d’expérimentations.
Un comité de pilotage
La mise en place d’un comité de pilotage de la QVT chez Worldline sera indispensable. Composé d’acteurs variés (Direction, IRP, Encadrement intermédiaire, acteurs de terrain, etc.), il travaillera à l’émergence d’une vision commune de la performance. Aux commandes de la démarche QVT, il pilotera le cercle vertueux de la QVT en s’appuyant sur le travail de commissions locales (Bottom UP?).
Le recours à un intervenant extérieur pour animer le comité pourrait être un point positif. Il nous semble en effet important que l’autorité du Comité ne soit pas portée par la Direction.
A tout cela, viendront s’ajouter la définition de priorités, la mise en place d’indicateur et différentes petits surprises, à découvrir sur notre site.
La suite du programme
La Direction doit nous présenter son projet lors de la prochaine réunion. Nous espérons qu’elle acceptera la petite révolution que nous lui proposons. La difficulté réside probablement dans la nouveauté culturelle de notre démarche : la Direction acceptera-t-elle un dispositif plus transparent, plus démocratique, plus horizontal au cœur de notre fonctionnement ?
Nous sommes peut-être un peu naïfs, mais de la même manière que nous savons être agiles, nous remettant en cause régulièrement, nous adaptant constamment à des nouvelles contraintes, etc. nous pensons que la Direction aura la force elle aussi de changer et de lâcher prise avec des manières de faire d’un autre âge.
On vous en dit plus très prochainement.
[1] Toutes les études de l’ANACT atteste de l’amélioration des résultats des entreprises ayant mis en œuvre une véritable démarche QVT.
Toute l’équipe CFTC
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