Notre leitmotiv était de défendre la qualité de l’emploi pour tous les salariés, pour ceux qui partent (via un projet professionnel viable) comme pour ceux qui restent (avec des mesures apportant reconnaissance et motivation).
Pour rappel, nos revendications vous ont été partagées dans nos précédentes communications : nos propositions pour ceux qui restent (du 20/03), pour ceux qui partent (du 11/04), et où ça coince ? (du 16/05).
Pour ceux qui restent
Nous avions réalisé un travail conséquent, qui avait abouti à une dizaine de mesures concrètes et peu coûteuses pour améliorer la qualité de vie des salariés.
Nous avons également insisté pour obtenir des budgets d’augmentation (3% d’Augmentation Générale et 2% d’Individuelle) et une PPV pour redonner des signes positifs à tous « ceux qui restent ».
Si certaines revendications (essentiellement les budgets d’augmentations) ont été reprises par l’intersyndicale dans son ensemble, les 2 syndicats signataires ont abandonné ces revendications en fin de négociation, et bien d’autres (nous y reviendrons dans un 3ème article). Finalement rien de tout cela n’a été obtenu.
Pire, la négociation sur l’Intéressement à toucher l’an prochain a “étrangement” été interrompue par la direction 8 jours après que l’accord RCC ait été signé par nos confrères (fin du délai de rétractation de l’accord RCC)… et les appréciables montants promis (3 000 à 3 500€) se sont soudain évaporés.
Pour ceux qui partent
Le problème des Job roles
Workforce Architecture (WFA) est le référentiel métier qui remplace GCM (ou ICL pour les ex-Ingenico) depuis peu. Ce classement agit comme filtrage, autorisant ou interdisant le départ. Or, il est unanimement considéré par les syndicats comme non fiable.
- Il a été mis en place sous l’égide de l’équipe en charge… des salaires (Compensations & Benefits), et non de celle en charge du suivi des salariés (HRBP) ou d’une équipe spécialisée dans le référentiel métier.
- Il a été bouclé vite fait, mal fait, juste avant la RCC (début février)
- De nombreux salariés ont des Job roles ne correspondant pas à leurs fonctions
- Des Job roles fourre-tout ont été emplis de fonctions extrêmement disparates.
- De nombreuses préconisations des managers (lorsque ceux-ci ont trouvé le temps de revoir les job roles affectés par les RH) n’ont pas été prises en compte
- Sur la base de vos témoignages, il y a des soupçons “d’aiguillage” de certains salariés dans des job roles inéligible à la RCC afin de les empêcher de postuler
Pour résoudre ce point grave qui cause des injustices et des pressions psychologiques sur certains salariés visés directement, nous avons revendiqué :
- Que tous les salariés deviennent éligibles à la RCC (revendication intersyndicale en début de négociation)
- Puis devant le refus de la direction, qu’une revue des Job roles soit faite avant la RCC
- Puis devant un nouveau refus, nous avons insisté sur la prise de mesures pour mitiger les risques pesant sur l’organisation (prévention Risques Psycho Sociaux, reconnaissance via augmentations salariales, libération du paiement des heures supplémentaires, etc).
Mais le DRH est resté sourd à à ces propositions. En compensation à cette concession qu’il demandait aux syndicats (tolérer ce référentiel “Job roles” douteux), nous avons donc demandé d’autres concessions (notamment pour ceux qui restent)… qui n’ont jamais été obtenues.
Calendrier des départs
Nous souhaitions que les partants aux dossiers longs à monter (création/reprise d’entreprise, certaines reconversions, dossiers retraite) aient jusqu’à mi-septembre pour le faire.
Au final, la première Commission de Validation aura lieu le 30 juillet, ce qui favorise les dossiers courts (recherche de CDI notamment). On est donc dans une logique très proche de celle de la direction : alléger le plus rapidement possible la masse salariale.
Critères de priorisation
Nous proposions les priorisations suivantes :
- mobilité interne
- salariés dont le poste n’est plus présent dans l’organisation
- Les départs pour création ou reprise d’entreprise
- Les départs vers une reconversion professionnelle
- Les départs en retraite ou pré-retraite
- Les départs vers un autre CDI
Au final, c’est :
- La mobilité interne
- retraite / pré-retraite
- création / reprise / développement d’entreprise, reconversions professionnelles, CDI
Les dossiers longs à monter et les projets à forte valeur ajouter pour la société française dans son ensemble (création/reprise d’entreprise, reconversion), ne sont pas priorisés (voire défavorisé, au vu du calendrier).
De plus, même si nous nous réjouissons que les retraités aient été bien défendus, ils vont toucher un pactole alors qu’ils allaient pouvoir prendre leur retraite bientôt, dans tous les cas, avec une Indemnité de Départ en Retraite (IDR) non négligeable.
Indemnités de départ
Nous défendions l’idée de mieux répartir l’argent sur TOUS les salariés « qui partent ».
Nous avons demandé la suppression du plafond en nombre de mois de salaire, dès le début (elle a pour effet de limiter les montants perçus par les bas salaires).
Pour cela, nous avons proposé dès le début de la négociation un plafond monétaire plus bas (200 000€) ce qui aurait permis de libérer du budget à répartir sur les salaires bas et moyens.
Nous avons également argumenté en faveur de coefficients plus hauts dès la 1ère année d’ancienneté (2 mois de salaire/année d’ancienneté, au lieu de 1,25 puis 1,5). Avec notre proposition, un maximum de salariés auraient pu atteindre le plafond :


Pour visualiser les montants un peu plus précisément :


Pour visualiser les montants encore plus précisément :


Pour visualiser l’effet de nos propositions pour les salaires modestes :

Pour aller plus loin …
2 autres articles :
- Analyse critique de l’accord final : Accord RCC : inégalités à la clé
- La méthode de négociation a-t-elle été la bonne ? Comment l’intersyndicale a échoué : leçons apprises
N’hésitez pas à réagir en commentaire, comme toujours, cela nous aide à bien vous défendre.
Bien à vous,
L’équipe CFTC