Ce mois-ci, c’est à nouveau un expert qui a quitté Worldline, sans attendre la signature d’une éventuelle RCC. Il livre son regard affuté sur le management chez Worldline, notamment dans un contexte d’offshorization.
On le remercie et on lui souhaite bon vent dans sa nouvelle entreprise !!
L’équipe CFTC
Quelles sont les raisons de ton départ ?
Il y a différents styles de management chez Worldline. Ces derniers temps, j’ai eu affaire à un management [hésitation] perturbant.
De plus le contexte rocambolesque après la chute en bourse a créé une atmosphère pas idéale.
J’ai eu envie d’aller essayer d’autres façons de faire sur mon domaine de spécialité. Chez Worldline, il y a des outils préconisés par T&O, on n’est pas poussés à tester d’autres outils.
Qu’est-ce que tu as aimé chez Worldline ?
La bienveillance de mes collègues dans les différentes entités où je suis passé, ou lors des rencontres pendant les formations par exemple.
Le CSE qui propose plein de choses agréables. Ça m’a aidé à me projeter sur le long terme dans l’entreprise.
Qu’est-ce que tu n’as pas aimé chez Worldline ?
Très peu de choses.
Depuis mon arrivée, j’ai entendu toujours le même discours : « il faut faire attention, se serrer la ceinture ». Ca m’a vite appris qu’il ne faut pas se fier à ce que dit la direction. Sa manière en ce moment est un peu sournoise : elle fait une RCC pour répondre à des objectifs chiffrés, mais ça crée une perte de connaissance à long terme.
Dernièrement, le DevOps et l’ « Agilité » sont utilisés comme prétextes pour faire passer la pilule de « on va faire autant de travail ou plus, avec moins de personnes ». Quand on est dans le contexte de transformation DevOps, on se rend compte qu’on a besoin de plus de gens ! Je ne sais pas comment cette équation va se résoudre. Il y aura du DevOps en mode dégradé. Je sais pas si les bonnes personnes vont vouloir rester pour se reconvertir dans d’autres métiers, jouer l’offshorization à fond et espérer que ça puisse marcher.
Si tu pouvais changer un truc chez Worldline, qu’est-ce que cela serait ?
Il faudrait pouvoir donner du feedback à propos du management. Dans GPTW ce n’est pas possible, on ne sait pas si on parle de Top/Middle/Proximité management. On est évalués dans nos postes, il faudrait qu’on puisse évaluer notre management direct pour aider à améliorer les choses.
Il faudrait améliorer les formations des managers. On ne peut pas lâcher n’importe qui à faire manager. Beaucoup de gens aspirent à l’être, c’est une distinction recherchée. Actuellement pas mal de choses sont faites au feeling par les managers. Or, il y a beaucoup de soft skills à avoir, surtout pour du management à distance : bien communiquer les choses, avoir un bon esprit d’équipe, sans tomber dans le micro-management. Je pense qu’avant de manager à distance, il faudrait d’abord faire une période de management en local.
L’offshorization va impacter les managers, il faut qu’ils puissent bien se former à gérer ça. L’offshorization ça marche, mais il faut pour ça qu’il y ait des échanges physiques (collègues indiens viennent en Europe, et européens qui vont en Inde). Il y a une dose de contact humain à « injecter » chaque année pour que l’esprit d’équipe puisse être préservé. Mais avec les restrictions budgétaires (travel ban), on est dans une offshorization de masse en mode dégradé qui va malheureusement, je pense, créer un climat toxique, une logique de clans de communautarisme (« les européens c’est nul » vs « les indiens c’est nul ») qui ne va pas aider à la dynamique que veut créer Power24.