Déménagements (1/3) : vers du présentiel contraint ?

In Actualités sociales

Bonjour à tous,

La vague de déménagements et réaménagements 2025 (CAWL, Blois, Lyon, Rennes) dessine une nouvelle vision de l’espace de travail, qui pourrait être étendue à Seclin, Vendôme ensuite. Si des éléments déjà présents à Voltaire et Marseille sont retrouvés, des restrictions supplémentaires et un accompagnement du changement très questionnable font leur apparition. Analysons.

Ceci est le 1er article d’une série de 3 :
1. Déménagements : Vers du présentiel contraint ?
2. Vers moins de liens sociaux et plus d’écologie punitive ?
3. Logique top-down, Impréparation et gaslighting – Comment réagir ?

PAV vs MHD : un changement de vision du télétravail

Le nouveau CEO Pierre-Antoine Vacheron a clairement stipulé dans ses premiers messages aux salariés un changement de direction : il souhaite que les salariés respectent désormais le taux de télétravail prévu par les textes. On peut se réjouir que le top management considère enfin les aspects RH comme importants dans la vie de l’entreprise, là où ils n’étaient traités que comme une « commodity » au service d’une logique financière depuis 10 ans. Mais attention à ne pas perdre un des atouts qui permet de retenir les salariés dans l’entreprise !
Politique immobilière vs politique RH

D’après la charte Télétravail qui s’applique en France, chaque salarié doit être présent minimum 40% du temps sur site, chaque mois (sauf avenant au contrat de travail prévoyant le contraire). Or, actuellement les taux de présence sont bien en deçà de ce seuil de 40% :

Taux journaliers moyens de présence sur les 9 premiers mois 2024 (chiffres direction)

NB : Nous n’avons malheureusement pas eu les chiffres pour Vendôme, Marseille, Toulouse, etc.


Mais… la politique immobilière « Work from Where », lancée en 2024 (sous MHD) au niveau Corporate, ne va pas dans ce sens. Elle semble avoir les mêmes visées que Power24 : optimiser les marges en actionnant le levier de la réduction des coûts en mode top-down, agir vite (plutôt que bien) pour tenter de rassurer les marchés.

Au passage cette politique vise aussi à améliorer notre bilan RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprise), et prétend « Améliorer l’expérience des salariés au travail ». Pour réduire les surfaces, elle prévoit du flex-office pour tous les sites, à moyen terme, avec un taux de Flex réduit (0.40 à 0.50, soit 4 à 5 bureaux pour 10 personnes).
Touchant tous les pays Worldline, elle impacte 4 sites en France dès 2025 : CAWL, Blois, Lyon, Rennes (dans l’ordre chronologique). Voyons comment la direction applique cela sur chaque site.


Déménagement CAWL : vers du présentiel et du télétravail imposé ?

Le futur site de CAWL dans la tour Cœur Défense (emménagement prévu fin juin/début juillet) prévoit un taux de flex de seulement 0.40 (comprendre : 4 bureaux pour 10 salariés). En CSE fin mars, nos élus se sont inquiétés que le minimum de présentiel prévu par la charte TT (40%) corresponde … au maximum de la capacité d’accueil des locaux.
La direction a indiqué qu’elle prévoit pour les salariés de ce futur site du présentiel qui serait planifié : « Tout le monde au bureau le même jour de la semaine, ce n’est pas possible, il faut bien l’organiser » et « c’est au management d’organiser les équipes ». C’est oublier que :

  • C’est la direction elle-même qui via son taux de flex de 0.40 rend impossible ce présentiel de masse, le mardi et le jeudi surtout.
  • la loi indique qu’il revient à l’employeur de fournir un bureau et de bonnes conditions de travail à tout salarié qui souhaite travailler sur site, à tout moment.

Nous sommes inquiets. Instaurer des présences sur site “fortement recommandées” certains jours, et des jours de TT “fortement préconisés” certains autres, signifie une perte de capacité du salarié à organiser son télétravail en fonction de son équilibre vie pro / vie perso. Une véritable régression.
Déjà interrogé par les élus sur ce qui se passerait si un salarié se retrouvait sans bureau sur site, le DRH a répondu par 2 fois que les salles de réunion étaient disponibles… Lorsque les élus ont demandé s’il invitait les salariés à y travailler (sans grand écran ni fauteuil ergonomique donc), il répond que ce n’est pas ce qu’il a dit (!!).
En réalité, les représentants de la direction ont peu de marge de manœuvre. Simples exécutants, ils font de leur mieux pour faire rentrer au chausse-pieds les consignes de réductions de coûts (décidées par leurs supérieurs) dans les contraintes définies par le cadre législatif, en jouant fortement sur les zones grises de celui-ci.

Lire la suite : Blois et Lyon : vers moins de liens sociaux et plus d’écologie punitive ?

Qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à réagir en commentaire !

Bien à vous,

Toute l’équipe CFTC

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