La négociation relative aux moyens des représentants du personnel a commencé il y a quelques semaines. La deuxième réunion de négociation a lieu ce jour, jeudi 3 juin 2021, et devrait nous permettre de rentrer dans le cœur du sujet.
Bien que le sujet puisse sembler éloigné de vos préoccupations quotidiennes, nous vous proposons aujourd’hui une mise en lumière des enjeux de cette négociation. Nous en profiterons pour dégager différentes propositions que nous défendrons afin de tenter d’améliorer les choses.
Très bonne lecture !
Limiter les communications électroniques des organisations syndicales
C’est le principal risque de cette négociation. Nous craignions que la direction profite de ce toilettage des moyens des représentants du personnel pour remettre en cause plusieurs dispositifs actuels. Dans la ligne de mire, la possibilité que nous avons actuellement de transmettre à l’ensemble des salariés des communications électroniques au format HTML ou PDF.
Depuis déjà plusieurs années, la direction s’agace de cette possibilité. Son irritation est multiple. En premier lieu et d’une manière assez générale, elle n’est pas une fervente défenseure de la liberté d’expression. Elle semble douter que la pluralité des points de vu soit bénéfique et nécessaire. Pour illustrer cette proposition, il suffit de rappeler la fréquence à laquelle la direction nous invite lourdement à supprimer un article, modifier un passage ou bien retirer un extrait de l’une de nos communications, etc. Lorsqu’elle n’obtient pas satisfaction, elle essaye de temps en temps de minimiser la « visibilité » d’un tract : ne respectant pas les délais de transmissions, elle va choisir le moment opportun pour que la communication touche le moins de salarié possible. Notre « lettre ouverte à Monsieur Breton » est à ce titre exemplaire : elle devait être transférée aux salariés le jeudi 20 décembre, mais la Direction a préféré attendre le vendredi 21 en fin d’après-midi et l’envoyer en même temps que 3 autres communications syndicales alors que beaucoup de salariés avaient déjà la tête dans les cadeaux.
D’autre part, elle n’apprécie pas qu’une même communication puisse aborder plusieurs thématiques. Elle aimerait au contraire qu’une communication soit limitée à un seul sujet d’actualité, rien de plus. Dans la suite de cette première remarque, elle s’irrite que les communications courriels offrent la possibilité aux salariés de cliquer sur des liens hypertextes leurs permettant de découvrir un contenu sur lequel la direction n’a aucun contrôle. Cette liberté d’expression vient fissurer tout un travail de communication de la direction.
Tout ça devrait évidement peser pour une restriction de notre droit actuel.
Des outils et des moyens pour améliorer les liens entre les représentants et les salariés
Bien que nous craignions que la négociation soit très défensive, nous continuons à penser qu’il est possible d’améliorer les choses et d’offrir des nouveaux moyens aux représentants.
Présentation succincte de plusieurs axes d’amélioration :
- Offrir aux représentants un accès aux outils utilisés par les salariés pour communiquer et travailler. Nous pensons évidement à Mattermost, Confluence, notre futur réseau social d’entreprise, etc. Si la direction a une réelle volonté de nous donner les moyens d’être des représentants au contact des salariés, nous devons être présents à leurs côtés sur les outils qu’ils utilisent quotidiennement.
- Permettre aux représentants de réunir régulièrement les salariés en présentiel ou en distanciel. Aujourd’hui quel que soit la modalité de réunion des salariés, cela est très compliqué. En présentiel, la réunion doit se tenir normalement dans le local syndical, espace à la surface très réduite qui ne permet pas de réunir plus de 8 personnes. En distanciel, la direction est pour l’instant frileuse et encadre de manière assez stricte l’organisation des webinaires par le CSE. Il semble possible d’améliorer facilement les choses sur ce point.
- Mieux former et sensibiliser les salariés aux rôles et à l’intérêt des représentants dans l’entreprise. Différentes petits choses sont déjà en place (livret d’accueil qui comprend une section sur les IRP, les petits déjeuners d’accueil qui offre la possibilité aux IRP d’intervenir, etc.). Néanmoins, les représentants et leurs travaux sont encore régulièrement perçus de manière assez caricaturale. Certains préjugés persistent qu’il semble nécessaire de mesurer et d’adresser afin que nous puissions tous ensemble, salariés et représentants, s’emparer des moyens de la représentation.
- Le rôle de représentant est très vaste et complexe. Les formations initiales obligatoires sont une très bonne chose mais pourraient être complétées avantageusement tout au long de la mandature. Nous pensons par exemple à des focus sur des points juridiques, une participation à des conférences et colloques sur des sujets connexes au travail de représentation (voir par exemple la richesse des travaux et des « formations » offertes par l’ANACT), des formations préalable aux négociations (synthèse des accords existants par exemple), etc.
- Les locaux mis à disposition des représentants doivent être plus nombreux et plus spacieux. La CFTC travaille depuis de longues années à faire du local CE, aujourd’hui CSE, un véritable lieu de vie. Pour ce faire, l’espace est indispensable afin qu’il soit possible de réunir les salariés autour d’un café, d’une partie de jeu vidéo ou plus simplement assis confortablement à lire une BD. Nous tenterons de défendre ce point et plus particulièrement pour le futur site parisien.
N’hésitez pas à nous faire part de vos manques et de vos souhaits, votre position de salarié est assurément éclairante et devrait nous permettre de mieux penser les moyens nécessaires aux représentants (le formulaire de commentaire est juste en dessous).
Bien à vous
Toute l’équipe CFTC