Bonjour à tous,
Un nouveau témoignage d’une salariée ayant quitté Worldline après plusieurs année de services.
4 questions comme d’habitude pour 4 réponses.
Merci pour cet échange ?
Et très bonne lecture !
Quelles sont les raisons de ton départ ?
Je ne me retrouve plus aujourd’hui dans l’esprit du nouveau Worldline. A la fois dans l’état d’esprit des équipes – , où les motivations individuelles et le dépassement de soi ne sont clairement plus aussi présentes qu’autrefois- , mais surtout au niveau du discours de la direction, qui pour moi trahit un peu les origines de la société. On essaie encore de nous faire passer des notions de taille humaine alors que Worldline est devenue énorme par le biais des différentes acquisitions. J’ai le sentiment qu’on nous impose une vision, qu’elle n’est pas construite avec nous. On nous change le cadre de travail en forçant par exemple l’intégration de composantes offshore/nearshore, sans se soucier vraiment des répercussions que cela engendre derrière en terme d’organisation ou de qualité délivrée à nos clients. Il me semble pourtant qu’il y a des remontées de terrain, j’aimerai bien savoir ce qu’elles deviennent, passées 2-3 niveaux de management. La direction se soucie t-elle encore vraiment de comment les salariés vivent cette situation ? Au-delà des beaux discours, je l’invite à reprendre le dialogue social et sortir de ce système unilatéral que l’on constate depuis plusieurs années déjà (soit dit en passant, j’aimerai #voeuxPieux que la direction arrête de tout mettre sur le dos de la crise sanitaire, ou des radars…)
Je suis également déçu de la proposition qu’était la filière expert, filière que j’ai essayé d’intégrer depuis environ 3 ans désormais. 3 années durant lesquelles il n’a pas semblé possible d’y entrer, alors qu’elle était présentée comme la « voie royale » pour les personne s’orientant vers un profil très technique. Je n’y suis pas rentré, pas par manque de compétences ou de recommandations, mais bien parce que la communication autour de cette filière pour y entrer a été catastrophique ces dernière années, à se demander si Worldline poussait encore cette voie d’excellence. Hasard du calendrier, la communication sur le sujet a repris après avoir posé ma démission. Je ne regrette rien, mais j’encourage les personnes intéressées à postuler.
Qu’est-ce que tu as aimé chez Worldline ?
J’ai beaucoup apprécié la dynamique de travail, l’entraide et la bienveillance que l’on peut trouver au sein de la plupart des équipes techniques ou fonctionnelles. Certaines de ces personnes sont devenues des amis. J’ai également beaucoup appris techniquement sur les 2 aspects Build&Run et je repars avec un bagage de connaissances et compétences indéniables. J’ai adoré pouvoir profiter de tous ces jours de congés disponibles via la conversion de 13ième mois, qui pour moi restent l’un des derniers atouts de Worldline aujourd’hui ; sous réserve qu’on puisse les poser sans les contraintes inexplicables et d’ailleurs inexpliquées que l’on a subies l’année dernière et qui rempilent cette année.
J’ai aimé travailler avec des managers qui ont fait ce qu’ils ont pu pour protéger leurs personnes de leur équipe et les faire progresser, collectivement et individuellement.
Enfin, j’ai apprécié la compréhension de mon management et des RH lorsque j’ai traversé une période particulièrement difficile personnellement il y a 2 ans, et les aménagements de temps de travail dont j’ai pu bénéficier.
Qu’est-ce que tu n’as pas aimé chez Worldline ?
Je n’ai pas aimé la pression insidieuse qui se glisse entre le haut management et le client, qui a des effets dévastateurs sur les équipes à qui l’ont fini par demander la lune pour hier (et avec de la qualité bien entendu). La recherche de marge « à tout prix » (#QuoiQuilEnCoute ? :D) est clairement la raison de tout ceci, puisque tout le monde à son niveau est mis en pression pour atteindre cet objectif. Et comme l’objectif demandé est bien souvent irréalisable, les rendez-vous sont manqués, ce qui amène de la déception, et à du manque de reconnaissance (et je ne parle pas que d’argent… félicitez vos équipes bon sang).
J’ai perdu le gout des réunions générales où auparavant j’apprenais des choses concrètes sur mon cadre de travail, les opportunités et enjeux de Worldline, et où désormais des financiers me parlent dans un langage comptable de leur métier que je ne connais pas, et qui honnêtement, ne m’intéresse pas plus que ça.
Je n’ai pas aimé avoir fait un burnout il y a quelques années après un investissement plus que conséquent sur un projet. Le fait qu’à mon retour la direction/RH ait fait « porter le chapeau » à un manager qui n’y était pas nécessairement pour grand-chose, là où d’autres plus impliqués ont pu rester en poste. Je n’ai pas aimé avoir été dénigré après avoir changé de pôle à la suite de ces évènements, et me faire sanctionner au niveau de ma PIVA malgré mon investissement. Ce sont je pense des comportements individuels infantiles que j’espère isolés, et qui j’espère seront à l’avenir dénoncés. Je suis désormais passé à autre chose de mon côté, mais je n’ai clairement pas aimé
Si tu pouvais changer un truc chez Worldline, qu’est-ce que cela serait ?
Je ne dis pas que c’est aisément faisable, mais il faut réussir à renouer avec « le terrain », recréer cette relation de confiance entre salarié et direction, comprendre les enjeux et problématiques au lieu d’imposer à tout va un cadre rigide qui ne convient clairement pas à toutes les situations.
[Fin de l’entretien]
Merci beaucoup pour la qualité de ces réponses et très bonne continuation
Toute l’équipe CFTC