Dans le cadre de notre accord sur la prévention des risques psychosociaux, la Direction du Groupe s’est associée au cabinet Stimulus pour lancer une étude ambitieuse portant sur les risques et les facteurs de stress dans notre entreprise.
Cette enquête s’est déroulée entre le 6 novembre et le 3 décembre 2017.
Les résultats de Worldline nous ont été communiqués récemment. Nous vous proposons une synthèse globale afin que nous puissions ensemble mesurer le problème et imaginer des solutions.
Très bonne lecture !
La participation
Tout d’abord, jetons un œil sur le nombre de salarié ayant joué le jeu de répondre à cette enquête :
Total salariés |
Participants |
Participation |
|
Seclin |
1332 |
371 |
27,85% |
Bezons et Paris Rivoli |
541 |
150 |
27,73% |
Rennes |
75 |
31 |
41,33% |
Tours |
193 |
66 |
34,20% |
Villeurbanne |
433 |
118 |
27,25% |
Blois,Blanzaguet,Vendôme |
597 |
265 |
44,39% |
Total |
31,57% |
31,57% de participation sur l’ensemble des salariés de Worldline. C’est suffisant pour que l’échantillon des répondants soit représentatif de la population de Worldline[1]. Selon le cabinet Stimulus, ce taux de participation est « conforme au regard de la taille des effectifs de l’entreprise »[2].
Nous pouvons donc analyser les résultats de l’enquête sachant qu’ils pourront nous apporter quelques lumières sur les effets de notre organisation du travail sur la santé des salariés.
Le niveau de stress
Avec plus de 50% de salariés évaluant leur niveau de stress à faible ou moyen, les sites de Bezons, Rennes et Villeurbanne obtiennent les meilleurs scores. Tours est juste derrière avec un peu plus de 48% des salariés dans le même état de stress. Seclin et Blois passent sous la barre des 40% de salariés avec respectivement 39.6% et 34.30% et occupent les dernières places.
Regardons à présent la situation de l’autre côté du spectre en nous attardant sur les salariés présentant un niveau de stress élevé. Il nous semble important de rappeler pour commencer la remarque liminaire du cabinet Stimulus : « Si ce niveau de stress ne constitue pas une maladie en soi, il représente s’il perdure un facteur de risque potentiel en termes de santé »[3].
Mécaniquement les sites ayant peu de salariés faiblement stressés, sont ceux où la proportion de salariés ressentant un niveau de stress élevé est la plus importante :
Blois présente le plus de salariés à risque avec près de 30% des salariés ressentant un niveau élevé de stress. Arrive ensuite Seclin, avec 26.4%. Tours, Bezons et Rennes tournent autour de 20%. Villeurbanne est loin derrière avec « seulement » 10% de salariés à risque.
Quelques enseignements de ces premiers chiffres :
Tout d’abord, nous pouvons affirmer dès à présent qu’un nombre important de salariés de notre entreprise sont dans une situation à risque. Nous devons immédiatement prendre le problème des risques psychosociaux à bras le corps. Il nous faut penser une organisation, mettre des moyens et se doter d’outils afin de réussir à travailler dans un environnement plus harmonieux. Ne rien faire nous exposerait à ce que « les risques potentiels en termes de santé » se transforment en accident bien réels.
Ensuite, la compréhension des tendances et des différences entre les sites pourraient nous aider à mieux répondre à notre problématique :
- Les sites les moins stressés sont souvent des « petits » sites: Rennes obtient le meilleur score avec une population totale de 75 salariés au moment de l’enquête. Tours est également un bon élève avec ses 193 salariés. Bezons et Villeurbanne font exception.
- Le télétravail pourrait favoriser un rapport plus apaisé au travail: Pour le site Parisien, le grand nombre de salariés peu stressés pourrait s’expliquer par la généralisation du télétravail pour une majorité des salariés : moins de déplacement, plus de temps perso, etc. favorisant un rapport plus tranquille au travail.
- Un nombre de salariés important sur un même site pourrait être à la source d’un affaiblissement des collectifs et de leurs mécanismes de protections : écoute, entraide, etc. Cela pourrait expliquer en partie les mauvais scores de Seclin et Blois (1332 et 600 salariés respectivement).
- Les pyramides des âges pourraient expliquer les différences notables de perception du stress sur les différents sites. Nous manquons ici d’information, mais notre hypothèse pourrait se formuler de la manière suivante : plus une population est « ancienne », toute chose égale par ailleurs, plus cette population risque de présenter un niveau élevé de stress. Cette hypothèse pourrait expliquer en partie les scores de Seclin et de Blois. Une approche plus fine sur les attentes, les besoins, les difficultés etc. des différentes « populations » de Worldline (les « ancien », les « jeunes ») présenterait probablement des intérêts nombreux.
- La qualité du travail des représentant du personnel : nous faisons un peu notre pub 😉 mais nous pensons que le très bon score du site de Villeurbanne est aussi la conséquence du travail de l’équipe CFTC très présente sur le site.
Les facteurs de stress
Le cabinet Stimulus identifie plusieurs facteurs de stress qui sont normalement les plus présents chez les salariés :
- Les exigences du travail
- Les inquiétudes liées aux changements
- Le soutien et l’accompagnement RH
- L’organisation du travail et le management
- Environnement de travail
Nous vous proposons un rapide focus sur les facteurs présents sur l’ensemble des sites.
Les exigences du travail
Quelques remarques :
Plus de 60% des salariés ayant répondu à cette enquête considèrent qu’ils n’ont pas suffisamment de temps pour réaliser le travail à faire. Une différence de 11 points sépare le site de Bezons dont les salariés sont les moins nombreux à ressentir ce facteur de stress (58%) et Blois qui pointe à 69% avec le taux le plus élevé. Les autres sites sont entre ces deux bornes. Remarquons que les sites de Rennes et Villeurbanne obtiennent des scores élevés, avec respectivement 68% et 64% et pourtant ce sont les sites sur lesquels les salariés ressentent le moins le stress (comme nous l’avons vu précédemment). Un facteur de stress élevé peut donc être neutralisé par des dispositifs de management adéquats, un collectif solidaire, etc. Il serait intéressant d’identifier en quoi un même facteur n’a pas les mêmes effets selon un site et une population. Cela nous permettrait probablement de progresser et de mieux prévenir des accidents.
Au minimum 25% des salariés de chacun des établissements ne parviennent pas à « déconnecter » de leur travail lorsqu’ils sont rentrés chez eux. Le site de Blois pointe à nouveau en tête avec plus de 37% des salariés estimant qu’ils ne parviennent pas à déconnecter.
Ces résultats appellent un plan d’action immédiat afin de réussir rapidement à neutraliser ce risque. Comme nous le mentionnions précédemment, il est possible que les spécificités de chacun des sites et de leurs populations nécessitent des actions spécifiques.
Nous regrettons que la Direction ne nous ait pas fourni l’ensemble des résultats de l’enquête et particulièrement ceux relatifs au facteur « Objectifs de travail difficiles à atteindre ».
Inquiétudes liées aux changements
Pour la très grande majorité des salariés, le changement est au cœur de notre organisation et de nos métiers. Mais les salariés entretiennent avec le changement des rapports équivoques : soit il peut être source d’intérêt et d’excitation positive, soit il pourra déstabiliser et élever le niveau de stress du salarié.
Là encore il faudrait réussir à accompagner le changement en fonction des spécificités des populations. Non pas un changement uniforme pour tous, mais un accompagnement qui donne plus de temps et de moyens à ceux qui en ont besoins.
Soutien et accompagnement RH
Nous regrettons d’avoir en notre possession un seul critère pour évaluer le soutien et l’accompagnement des RH. Tir groupé des salariés de l’ensemble de sites qui considèrent qu’ils n’ont aucune visibilité sur leurs évolutions professionnelles.
Le rôle des RH est fondamental dans la prévention des risques psychosociaux. Mieux comprendre leurs actions, les attentes des salariés et leurs manques pourraient nous permettre de progresser vers une organisation plus harmonieuse.
En conclusion
La situation nous semble suffisamment alarmante pour ne pas croiser les bras.
Plusieurs choses à faire :
- Récupérer auprès de la Direction l’ensemble des résultats de l’enquête
- Analyser les facteurs spécifiques à certains sites qui ne sont pas présentés dans ce premier volet de notre analyse
- A partir de cette photographie, proposer un plan d’action ambitieux afin d’améliorer significativement la situation
- Certains établissements, plus problématiques que d’autres, devront être adressés en priorité. En pense par exemple au site de Blois.
Des questions ? Des précisions ? Des commentaires ? N’hésitez ! Sur notre site ou en contactant un membre de l’équipe CFTC.
Bien à vous
Toute l’équipe CFTC
[1] C’est le cabinet Stimulus qui le dit dans son rapport
[2] Ibid.
[3] Ibid.