De Bezons vers la Défense : échanges tendus avec la direction

In CSE Worldline

Bonjour à toutes et à tous,

La réunion extraordinaire du CSE, qui s’est déroulée mardi 16 mars 2021, n’a pas vraiment permis de faire avancer les choses. Alors que les élus étaient en attente de réponse sur plusieurs questions concernant la phase n°1 du projet (relative au choix des nouveaux locaux), la direction souhaitait déjà débuter la phase n°2 de l’information touchant à l’aménagement des locaux du nouveau siège social.

Néanmoins, cette réunion aura permis à l’équipe CFTC d’alerter la direction sur un risque semblant être au cœur du projet, dont nous vous ferons part dans ce billet.

Très bonne lecture !

Critique du projet actuel

Le projet actuel de la direction est construit à partir de l’hypothèse d’un taux d’occupation des locaux. Pour évaluer les besoins en surface et en bureaux, la direction a estimé un nombre moyen d’absents pour congé et pour maladie, et un nombre moyen de futurs télétravailleurs. Ce point de départ pose plusieurs problèmes :

Premièrement, rien ne permet aujourd’hui d’affirmer que le niveau de télétravail sur le futur site de la Défense sera équivalent au taux que nous connaissions à Bezons. 30 minutes de tramway séparent les deux sites (soit 1 heure de trajet supplémentaire quotidiennement) qui ont pu convaincre des salariés de privilégier le télétravail lorsqu’ils étaient à Bezons. Demain, ces mêmes salariés pourraient se saisir de la possibilité de travailler sur site à la Défense.

D’autre part, la volonté de la direction de réaliser des économies introduit un biais économique qui n’a normalement pas sa place dans ce calcul. Des économies sont évidemment toujours possibles, mais après un premier cadrage, un premier temps qui lui doit être préservé de considérations financières. Nos conditions de travail, la possibilité d’avoir un bureau sur site, de se réunir avec les membres de son équipe, etc. doivent être pensés seuls, sans avoir la facture de nos loyers en arrière-pensée. Pourquoi ? Tout simplement car c’est une obligation légale : la direction doit nous offrir un cadre de travail satisfaisant, assurant notre sécurité et préservant notre santé. Une organisation dans laquelle des salariés peuvent se retrouver sur site sans bureau est inadmissible.

Malheureusement, la « finance » semble avoir déjà influé lourdement sur les projets de la direction : la nouvelle copie prévoit quatre étages de moins que la précédente ! La solution actuelle se base sur une présence théorique sur site de 60% ; soit 40% (minimum !) de l’effectif qui serait quotidiennement absent ou en télétravail. L’organisation du roulement de l’effectif et de sa présence sur site pourrait être un véritable casse-tête :

  • surface disponible pensée au plus juste,
  • salles de réunions décomptées comme des bureaux personnel,
  • présence sur site de nombreux clients,
  • venue de collègues en déplacement, etc.

La direction n’a pas pour l’instant  apporté de réponses à ces questions, qui devraient être traitées dans un second temps.

Du droit au télétravail au télétravail imposé ?

La question est de savoir à présent ce qu’il adviendra si la capacité du site n’est pas suffisante pour accueillir l’ensemble des salariés. Dans un premier temps, la direction s’est voulue rassurante en nous expliquant que la gestion de la présence sur site sera réalisée au plus près des équipes, par les managers, etc… Las, elle a ensuite changé d’avis en faisant référence à des outils qui permettront de réguler et d’assurer un bureau pour l’ensemble des salariés sur site. Ces questions devraient être adressées lors de la prochaine réunion.

Notre inquiétude demeure : l’imposition du télétravail pourrait devenir l’outil qui régulerait les présences sur site, ce qui serait évidemment contraire à la loi. Rappelons que le télétravail est un droit, mais qu’il ne peut en aucun cas être imposé aux salariés : l’accord du salarié est obligatoire.

Le procédé est donc très problématique : la direction pose un cadre (une surface de locaux insuffisante) qui empiète sur la liberté de décision des salariés (ils pourraient accepter de télétravailler même quand cela les dérange). En effet, un salarié préfèrera toujours télétravailler plus fréquemment plutôt que de travailler sur site dans des conditions insatisfaisantes. Là est le premier problème.

Une seconde difficulté pourrait s’ajouter au fil de l’eau et de la présence sur site des clients, des besoins de certaines équipes etc. : les managers pourraient être contraints d’imposer le télétravail aux membres de leurs équipes. Les salariés perdraient la possibilité de fixer leurs jours de télétravail et se feraient « balader » entre leurs domiciles et le site de la Défense, en fonction des fluctuations de l’occupation du site. Là encore, cette solution est inadmissible et contraire à la légalité.

Pour agir correctement, la direction aurait dû procéder à l’inverse : offrir une surface de bureaux adéquate, prendre le temps de comprendre les besoins des salariés (leurs usages du site de la Défense, leurs recours au télétravail, etc.) puis ajuster la surface des locaux si cela s’avérait nécessaire. En posant d’abord son objectif de réduction des coûts, elle vient mettre  insidieusement la pression sur les salariés pour qu’ils télétravaillent beaucoup.

La suite

Rien n’est encore complétement écrit. Nous attendons avec impatience la prochaine réunion du CSE, qui devrait permettre à la direction de présenter plus en détail son projet et ses solutions. Avec un peu de chance, les réponses de la direction seront à la hauteur de nos inquiétudes.

La prochaine réunion du CSE se déroulera mardi 23 mars 2021.

 

Des questions ? Des commentaires ? N’hésitez pas à nous contacter.

Bien à vous

Toute l’équipe CFTC

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3 commentsOn De Bezons vers la Défense : échanges tendus avec la direction

  • le problème c’est qu’on peut parier que de nombreux salariés voudront télétravailler le mercredi par exemple, pour en même temps avoir un œil sur des grands enfants (collège et +). Donc tout le monde voudra télétravailler en même temps et par conséquent… venir au bureau en même temps! Ce qui risque de poser quelques soucis…

    • Merci Donald pour ton commentaire. En effet, certains jours sont privilégiés par les salariés pour télétravailler. Cette tendance pourrait compliquer encore un peu plus l’organisation du travail sur site.
      Bien à toi

  • Bonjour,

    La question ce pose ici pour le site de Bezons mais va-t-elle aussi se poser sur d’autres sites à l’avenir ? notamment Seclin qui utilise encore des PK et la construction d’un LP4 qui n’est plus du tout à l’ordre du jour.

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