Télétravail vs Desk sharing

In Télétravail

La crise sanitaire actuelle a amené la direction à reconsidérer plusieurs points-clés de notre organisation. Elle est à présent rassurée sur notre capacité de travailler correctement en situation de télétravail. Ses réticences volatilisées, elle réfléchit aujourd’hui aux conséquences positives qu’elle pourrait tirer d’une montée en puissance du télétravail. Et évidemment elle entrevoit la possibilité de mettre en place un « desk sharing » sur nos différents sites.

Quelques éléments d’information et de réflexion afin que nous réfléchissions tous ensemble à la solution que nous souhaiterions défendre.

Très bonne lecture !

L’art du donnant-donnant

Il nous semble très important de réfléchir dès maintenant au « cadre » dans lequel nous aimerions travailler chez Worldline.

Une réflexion globale est nécessaire afin de bien appréhender les conséquences d’un choix sur l’ensemble des dimensions de notre organisation. L’exemple du télétravail est ici éclairant : favoriser le télétravail, accompagner sa montée en puissance devrait s’accompagner d’une montée en puissance du desk sharing. Nous gagnerions ici en perdant là.

La direction ne semble pas prête en effet à nous faire plaisir sur tous les points. Elle compte bien profiter de l’ouverture du télétravail pour réaliser des économies sur les loyers très onéreux de nos différents locaux.

D’où l’importance de savoir précisément ce que nous souhaitons privilégier et les conditions dans lesquelles nous souhaitons travailler. Tout en gardant bien en tête que le jeu devrait être à somme nulle : plus nous serons confortables en télétravail, plus nos conditions sur sites seront dégradées, et inversement.

Quelles sont les solutions envisageables ?

option 1 : Accompagner la montée en puissance du télétravail

Faire le choix du télétravail en défendant les revendications suivantes :

  • Augmentation du nombre de jours de télétravail autorisé : à minima 3 jours par semaine, voire plus
  • Augmentation des subventions d’équipement afin que les télétravailleurs soient dans les meilleures conditions  pour télétravailler
  • Augmentation de la prise en charge des frais résultant du télétravail (nourriture, électricité, chauffage, etc.)
  • Ouverture des lieux dans lesquels les salariés pourraient télétravailler (résidence secondaire, espace de coworking, etc.)

En contrepartie, il faut accepter une dégradation de nos conditions de travail sur site, à savoir principalement la mise en place du desk sharing.

option 2 : Freiner la montée en puissance du télétravail et préserver nos conditions de travail sur site

Option inverse : considérer que la préservation de nos conditions de travail sur nos différents sites est le point le plus important. Les points suivants sont alors à défendre :

  • Limitation du nombre de jour de télétravail qui ne devra pas dépasser 2,5 jours par semaine
  • Un bureau fixe pour chaque salarié : règle « d’ordre public » qui doit être au cœur de notre organisation afin d’assurer un travail d’équipe de qualité et la cohésion de notre collectif

La position de la CFTC

Notre position initiale était évidemment de gagner sur tous les fronts : à la fois accompagner les télétravailleurs afin qu’ils puissent travailler dans des conditions satisfaisantes, tout en préservant nos conditions de travail sur nos différents sites.

Cette option sera difficilement défendable face à une direction résolue à  déshabiller l’un pour vêtir le second.

Les membres de l’équipe sont partagés : d’un côté la souplesse du télétravail est appréciable, elle facilite l’équilibre de nos temps de vie entre le personnel et le professionnel, elle nous évite une fatigue liée aux transports, etc.

En revanche, sur le long terme, le télétravail contribue probablement à déliter les liens qui structurent notre collectif  et qui font la richesse du temps que nous passons tous ensemble. L’expérience du télétravail à 100% pendant la crise sanitaire semble appuyer cette crainte. Il apparait clairement aujourd’hui qu’une dimension fondamentale de notre vie professionnelle a disparu. Un seul exemple : de nombreux stagiaires sont arrivés et repartis sans avoir vu le visage de tous les membres de l’équipe qu’ils ont intégrée.

Le rétrécissement de notre sphère sociale est pesant pour beaucoup d’entre nous. Tous ces liens « faibles » ou « forts », du café entre collègues à la discussion avec un ami, nous manquent. L’enjeu principal que nous posent ces mutations du travail serait alors le suivant : comment préserver notre collectif afin que nos vies ne se réduisent pas à une sphère de plus en plus individuelle ?

Votre position

Qu’en pensez-vous ? Si vous étiez négociateurs, quelles revendications mettriez-vous en avant ? Quelle est votre analyse ? Quelles sont les dimensions principales de notre organisation à préserver ?

Vous pouvez utiliser le formulaire de commentaire ci-dessous pour nous faire part de votre avis, ou bien nous écrire directement.

Merci beaucoup

Toute l’équipe CFTC

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4 commentsOn Télétravail vs Desk sharing

  • bonjour,

    « Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde » Albert Camus – Discours de Stockholm.

    Si on remplaçait le mot “télétravail” par le mot Home-Shoring nous aurions une bien meilleure intuition de la direction qu’emprunte notre société.

    Nous assistons actuellement à une mutation de notre société dont l’émergence du télétravail n’est qu’une facette. Le soi-disant champion européen vient de dévoiler ses ambitions mondiales.

    D’autre part, via l’acquisition d’Ingénico, nous venons d’intégrer plus de 1500 travailleurs chinois et autant de travailleurs indiens.

    Nous français avec tout notre droit du travail qui nous protège, ne rivaliserons pas longtemps.

    Concéder la dimension collective au bénéfice d’un individualisme forcené, avec au passage la levée de quelques contraintes d’ordre logistique, risque de nous mener à notre perte. La tentation de la facilité est souvent délétère.

    Alors, d’accord pour nous laisser transformer en une nouvelle instance de X-shore et renoncer à notre pouvoir collectif pour un bol de lentilles ?

  • Bonjour,

    tout d’abord, en terme de ressenti (moral, etc) il ne faut pas se baser sur ce que l’on vit aujourd’hui : un télétravail forcé, une actualité anxiogène, l’impossibilité de créer du lien social avec nos amis/notre famille.
    Pour ma part, un télétravail comme l’été dernier a été réellement profitable et j’espère pouvoir compter sur une organisation de travail comme celle ci sur le long terme.
    Par contre, les entreprises (et donc la notre) devront faire de leur site des endroits réels de convivialité et proposant des services aux collaborateurs (c’est déjà un peu le cas chez WL grâce au CE par exemple). Là encore, l’été dernier n’était pas un bon exemple : pas le droit de se réunir, 1 par bureau… si bien qu’on se demandait quel était l’intérêt de revenir sur site…

    Personnellement, je me fiche totalement que nous passions au desk sharing, on s’en remettra 🙂 Mais par contre il faut que le site propose des choses qu’on ne retrouve pas à la maison : salles de réunion bien équipées, restaurant d’entreprise, activités diverses (team building), etc.

    Le commentaire de Bruno est intéressant et effectivement, il faut faire attention à ce qu’à long terme, nos contrats ne se transforment pas en du free lance. Je ne pense pas que l’ensemble de nos emplois migreront vers d’autres pays. Mais si c’est le cas, le télétravail nous ouvre à nous également d’autres voies…

  • comme Olivier, un mode similaire à l’été (entre 2 et 3 jours/semaine) était un compromis IMHO. Comme lui je pense en effet qu’il faut des éléments de “motivations” pour avoir envies de venir sur site plutôt que rester chez soi.(restau, cafet, salle de réunion, team building etc…). le desksharing n’est en effet un problème que si l’on y est à 100%. Je pense aussi que pouvoir télétravailler de la ou on veut est un plus. Regardons aussi se que font les pays plus nordique (pays-bas, Norvège, Suède, etc.) qui sont plus avancé et plus souple sur tous ça. Quant au site lui-même, beaucoup d’étude montre qu’il va devoir se transformer aussi pour “attirer” les salariés, dans les premières options je ne vois rien en ce sens, que du réchauffé.

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