Lancement de la négociation sur les RPS : la direction ne veut rien entendre

In RPS

Bonjour à toutes et à tous,

La première réunion de négociation sur la prévention des risques professionnels chez Worldline s’est déroulée le mardi 6 octobre 2020.

Comme à notre habitude, la délégation CFTC a entamé cette négociation avec beaucoup d’entrain, des idées et une forte envie d’améliorer les choses sur ce sujet très sensible. Malheureusement, en quelques heures nous avons eu l’impression de venir buter contre un mur.

Petite synthèse de cette collision 🙂

Très bonne lecture !

Partager une compréhension commune du problème

C’est un peu notre rengaine depuis plusieurs négociations : avant d’apporter une réponse à un problème, il est préférable de bien le comprendre et d’en partager une compréhension commune. Passer outre ce travail préalable diminue fortement notre capacité collective à apporter une réponse adéquate à notre problème : on risque alors de répondre à un problème théorique qui n’existe pas en réalité dans notre organisation, ou bien de se perdre en tentant d’harmoniser une réponse collective à un problème qui est en réalité différent pour chacun.

Notre échec est alors probable.

Comment réussir à partager une compréhension commune des risques psychosociaux chez Worldline ? Quels prérequis sont nécessaires pour assurer une négociation de qualité et nous permettre d’arriver à un accord efficace pour prévenir les risques chez Worldline ?

L’équipe CFTC a proposé les trois choses suivantes :

  1. Lancer le plus rapidement possible une enquête sur les risques psychosociaux chez Worldline. Il semble indispensable que cette enquête soit réalisée par un cabinet indépendant de la Direction et des organisations syndicales. Solution qui permettra à la fois de donner confiance aux salariés en assurant la confidentialité de leurs réponses et de garantir la pertinence du questionnaire. Plus nous serons nombreux à répondre, plus la photographie des risques auxquels nous sommes confrontés au sein de Worldline sera précise. Nous mettrons alors toutes les chances de notre côté pour construire un accord de qualité.
  2. Dresser un bilan précis de l’exécution de notre accord précédent : qu’est-ce qui a bien marché ? Qu’est-ce que nous ne sommes pas parvenus à mettre en œuvre ? Quels sont les points sur lesquels nous savons dès à présent que notre réponse est insuffisante ?
  3. Dresser un bilan précis des accidents : la Direction a évidemment une vision  beaucoup plus précise que les organisations syndicales des accidents survenus ces dernières années chez Worldline. Elle doit partager cette information avec les négociateurs afin que nous puissions tous ensemble prendre la mesure des risques que nous devons adresser.

Quelle réponse la direction de Worldline a bien pu apporter à toutes ces bonnes idées ? Un triple « non » : non à l’enquête et non aux deux bilans.  Quels arguments ont été avancés pour appuyer la position de la direction ? Là encore c’est très décevant : manque de temps, manque d’argent, trop de travail.

Alors que la thématique des risques psychosociaux est au cœur des problématiques soulevées par notre organisation, alors que la direction est tenue à une obligation de résultat (c’est-à-dire qu’elle doit justifier avoir pris les mesures suffisantes pour protéger les travailleurs d’un accident du travail et/ou d’une maladie professionnelle), cette dernière se permet de botter en touche l’air de rien comme si tout allait bien.

Voilà le mur sur lequel nous sommes venus buter.   

Sur la proposition de la direction

La direction propose de débuter notre négociation en se lançant immédiatement sur l’analyse du projet d’accord Atos.

Plusieurs critiques doivent être formulées à propos de cette proposition :

  1. Tout d’abord, il est important de rappeler que la négociation Atos avait été précédée d’une enquête sur les risques psychosociaux réalisée par le cabinet Stimulus.  C’est à partir des résultats de l’enquête que les négociateurs avaient tenté d’apporter des réponses aux risques identifiés. Repartir du projet Atos, c’est donc faire semblant de croire que les risques au sein d’Atos sont les mêmes que les risques de Worldline.
  2. Ce point de départ nous semble très fragile pour de nombreuses raisons. L’organisation des deux sociétés est différente : de nombreuses missions chez le client et des périodes d’inter-contrat chez Atos. La démographie des deux sociétés est dissemblable sur plusieurs points : population plus âgée chez Atos, une grosse population de salariés très jeunes chez Worldline, des collaborations intergénérationnelles beaucoup plus fréquentes chez Worldline, etc.
  3. Ensuite, le projet Atos avait été rejeté par l’ensemble des organisations syndicales du groupe Atos. Pourquoi alors en faire notre point de départ ?

Conclusion

Dans ces conditions, la participation de la CFTC est remise en cause pour la suite des négociations.

Nous participerons à la prochaine réunion qui se déroulera le jeudi 19 novembre, puis nous aviserons.

N’hésitez pas à commenter notre analyse.

Bien à vous,

Toute l’équipe CFTC

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