La réunion plénière du CSE d’Avril 2020 in a nutshell

In CSE Worldline

La dernière réunion ordinaire du Comité Social et Economique (CSE) s’est déroulé le mardi 22 avril. Nous vous proposons une synthèse critique des informations les plus importantes échangées durant cette réunion.

Comme d’habitude, si un point n’est pas claire, si vous avez des questions, si vous souhaitez préciser une information, etc. n’hésitez pas à nous contacter !   

Sur la journée de solidarité

Le CSE a rendu son avis sur la décision de la Direction concernant la journée de solidarité 2020.

Le projet de la Direction est tout simple : la journée de solidarité sera travaillée en 2020. En revanche la Direction n’a pas souhaité faire coïncider cette journée de solidarité et le lundi de Pentecôte. Nous ne travaillerons donc pas le lundi 1ier juin 2020.

En conséquence un jour de congé sera prélevé sur le nombre de jours de congés payés d’acquisition de la période 1er juin 2020 – 31 mai 2021 pour passer en année pleine de 32 jours de congés payés à 31 jours de congés payés.

Les élus du CSE dans leur avis regrettent que « les salariés partent avec un jour de congé en moins dans leur compteur » pour la période 2020/2021. Nous serons en effet nombreux à sortir épuiser du confinement, des compteurs bien plein auraient été préférables.

Le CSE s’interroge sur le refus de la Direction de permettre aux salariés « d’utiliser un congé de la période 1er juin 2019 – 31 mai 2020 pour financer la journée de solidarité ». Cette solution semblait pourtant très naturelle : au lieu d’imposer des congés à beaucoup d’entre nous durant cette période de confinement, pourquoi ne pas financer la journée de solidarité ?

Le CSE termine son analyse pour un constat qui sonne juste : « Cette décision nous semble purement financière et permet de réduire la dette de l’entreprise d’une valorisation de plus de 3 000 jours. Il est regrettable que ce soit les jours de congés des salariés qui servent à ajuster les objectifs de marge de l’entreprise ».  

Il aurait préférable nous semble-il d’impliquer l’ensemble des « parties prenantes » et de penser un effort équilibré entre toutes.

Merci aux élus du CSE pour cette analyse !

Sur la crise sanitaire du Covid-19

Les élus et la Direction sont revenus sur la crise sanitaire actuelle.

Le dé-confinement

Ils ont évoqué le « dé-confinement » et la manière privilégiée par la Direction pour le mettre en place.

La Direction a d’abord précisé qu’elle ferait le nécessaire pour que l’activité sur nos différents sites soit le moins risquée possible :

  • Distanciation sociale
  • Prestation de nettoyage renforcée
  • La mise à disposition de masque n’a pas été évoquée

En revanche, elle s’inquiète que le risque principal pour les salariés soit lié au déplacement, et tout particulièrement pour ceux devant prendre les transports en commun. La Direction a bien précisé que les salariés pourront choisir à la carte la manière avec laquelle ils souhaitent se dé-confiner. Si vous ne supportez plus d’être enfermés chez vous alors vous pourrez travailler sur site dans des conditions de sécurité optimale. Dans le cas inverse, vous pourrez continuer à télé-travailler.

Plusieurs points restent à préciser, nous en saurons plus lors de la prochaine réunion du CSE.

Sur les salariés travaillant sur site

La question a été posée à plusieurs reprises mais pour l’instant nous ne savons toujours pas qui parmi nous travaillent sur nos différents sites. La Direction nous communique uniquement les services dans lesquels des salariés sont amenés à travailler sur site, mais sans nous donner la liste nominative.

Cette information insuffisante soulève plusieurs inquiétudes pour la CFTC :

  • Tout d’abord, nous nous inquiétons des mesures de sécurité prises par la Direction pour assurer des conditions de travail « sécures » pour les salariés. La Direction vante son plan d’action mais sachant qu’elle ne se risque pas à aller sur site, il est difficile d’être assuré que la réalité est bien conforme à ses dires. Dès que possible, nous nous rapprocherons des salariés travaillant sur site pour confirmer qu’ils travaillent dans de bonnes conditions et que le moral est toujours là. N’hésitez pas à nous contacter si nécessaire.
  • Nous nous inquiétons également que cette opacité sur les salariés travaillant sur site permettent à la Direction de choisir les bénéficiaires de la future prime offerte aux personnes ayant travaillé sur site pendant le confinement.

Sur les impacts économiques de la crise

La Direction n’a pas répondu précisément aux interrogations de vos élus. Quels sont les impacts de la crise sur notre chiffre d’affaire ? Sur notre marge ? Il semblerait qu’il soit encore trop tôt pour évaluer finement la situation. Nous devrions en savoir plus dès la prochaine plénière. En l’état, il est donc difficile de mesurer la pertinence des mesures prises par la Direction sur les congés des salariés. Nous en reparlerons sans faute le mois prochain.

Un point d’attention néanmoins : la Direction a précisé que plusieurs équipes « profitent » pleinement de la crise : Leurs activités augmentant beaucoup, les équipes sont très sollicitées. La Direction a attiré particulièrement l’attention des élus sur les équipes travaillant dans la santé et dans le commerce en ligne. L’application Civic, initialement développée par Worldline pour gérer le traitement des victimes d’attentats terroristes, fait le buzz à la santé par sa qualité et sa capacité à répondre aux besoins liés à la crise du Covid-19. Nous nous inquiétons des effets d’une surcharge d’activité pour ces équipes dans une situation de confinement. Les risques sur la santé des salariés sont décuplés. Si vous êtes concernés, soyez très vigilants. N’oubliez pas que la Direction générale ne cesse de répéter qu’elle n’attend pas durant le confinement une productivité équivalente à celle que nous avons dans une situation normale. Prenez soin de vous 🙂 Si vous avez le moindre problème, contactez-nous !

Sur la prévention des risques psycho-sociaux

Le sujet des risques psychosociaux est le dada de la CFTC depuis plusieurs années. Naturellement nous avons interrogé la Direction sur son plan d’action pour renforcer la prévention des risques psychosociaux durant la période de confinement.

Malheureusement, la réponse de la Direction semble insuffisante pour couvrir l’ensemble des risques et tout particulièrement pour les prévenir. Aujourd’hui, la Direction propose uniquement un soutien psychologique via une hotline accessible 24h / 24h. C’est mieux que rien, mais cela ne répond pas au véritable enjeu que nous devons adresser : comment faire pour que les salariés restent en bonne santé pendant cette crise ? Dès lors qu’un salarié contacte une hotline psychologique, c’est déjà un peu trop tard. Ca évitera un drame et c’est très bien. Mais qu’en est-il de la responsabilité de la Direction dans le coup porté et reçu par le salarié jusqu’à s’en rendre malade ? Est-ce qu’il est acceptable que notre organisation amène des salariés « à péter un câble » et que l’on se contente d’une hotline pour les aider à traverser cette dépression ?

Evidement c’est inacceptable ! Nous vous rappelons que la Direction a une obligation de résultat concernant la santé des salariés. Le TRAVAIL NE DOIT PAS NOUS RENDRE MALADE.

Le confinement multiplie les risques sur la santé des salariés : gestion des enfants, horaires atypiques, non-respect des repos légaux, contexte projet très chargé pour certaines équipes comme nous l’avons vu, etc. En mettant en place une hotline la Direction reconnait que les risques sont nombreux et pourtant elle n’apporte aucune solution pour les prévenir.

Côté CFTC, nous répétons qu’il est nécessaire de s’outiller afin de rendre visible le travail des équipes. Aucune volonté de flicage, mais simplement des indicateurs globaux nous permettant de savoir quelles sont les équipes qui travaillent étrangement durant la nuit, les weekends, fréquemment après 20h, etc. ? Il serait assez simple de récupérer des indicateurs et des logs sur nos différentes plateformes (Kazan, Confluence, ISMP, JIRA, etc.) afin de pouvoir rapidement identifier des tendances « à risque ». La Direction et vos représentants pourraient alors se rapprocher des équipes et des managers pour leur rappeler l’importance des repos, pour relativiser le respect des échéances projet dans ces conditions, pour apporter des moyens humains supplémentaires, etc.

Sur ce point, la Direction ne veut pas bouger et on croit comprendre pourquoi. Ces métriques permettraient de rendre visible tout un travail bénévole de nombreuses équipes. A la santé des salariés, la Direction semble préférer la réussite de ses objectifs financiers.

Affaire à suivre …

Sur des mesures supplémentaires sur les congés

Plusieurs salariés nous ont fait part de leurs craintes que des mesures supplémentaires soient mises en place dans les prochains jours. La Direction a démenti ces rumeurs. Rien n’est prévu.

Sur la réorganisation ONE FS

Malheureusement la Direction du futur pôle One FS n’a pas pu participer à la réunion du CSE. Le DRH de Worldline s’est donc chargé de la présentation sans pouvoir répondre précisément à de nombreuses questions.

En deux mots, la volonté de la Direction est d’isoler les activités d’Equens Worldline liées aux banques Hollandaises des autres. Ces dernières seraient alors « réintroduites » dans Worldline, les premières demeureraient au sein d’Equens. Est-ce que cette réorganisation fonctionnelle s’accompagnera d’une réorganisation juridique ? C’est-à-dire est ce que certains salariés français d’Equens Worldline basculeront chez Worldline et devront alors signer un nouveau contrat de travail ?   Pour l’instant on ne sait pas.

Ce projet semble remettre en cause également l’organisation des métiers au sein du pôle. La séparation Build & Run devrait être plus marquée et pourrait amener des redistributions des prérogatives des différents métiers. Là encore c’est très flou.

Le sujet sera traité plus en détail lors de la prochaine plénière. Et nous l’espérons avec le management en charge de cette réorganisation.

Sur l’intéressement

Terminons par une bonne nouvelle : l’enveloppe d’intéressement 2019 devrait être plus copieuse. Le montant moyen pourrait gagner 150€.

Par contre la Direction pense décaler le versement de la prime au mois de juillet.

Pour tous les salariés ayant un besoin urgent de liquidité et qui comptaient sur l’intéressement pour faire face à des dépenses, vous pouvez demander une avance sur salaire. N’hésitez pas !

Des questions ? Des commentaires ? Toute l’équipe CFTC est là pour vous répondre.

Bien à vous

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