A la rencontre des Lyonnaises et des Lyonnais !

In Nos tracts

Bonjour à tous,

L’équipe de la CFTC vient à votre rencontre sur le site de Lyon afin d’échanger avec vous, de partager satisfactions et difficultés et de répondre à vos éventuelles questions. Nous serons présents sur le site toute la journée du mardi 19 décembre, n’hésitez pas à nous contacter si vous avez un besoin particulier.

Nous en profiterons pour distribuer le nouveau numéro de notre petit journal « Des souris & des ogres ». Dans ce nouvel opus nous nous intéressons à la politique salariale chez Worldline et à nos rémunérations.

Petit avant-goût pour vous mettre l’eau à la bouche !

Bien ou mal payés ?

Gilles : « Jamais. On n’est jamais satisfait de sa rémunération. Je ne le serai jamais de toute façon. Mais … je n’en suis pas satisfait, je ne serai jamais satisfait mais ce n’est pas un critère suffisant pour me faire dire je me barre. J’attends toujours plus mais néanmoins elle n’est pas suffisamment basse pour que je me dise c’est n’importe quoi »[1]

La réponse de Gilles est une bonne synthèse des échanges que nous avons eus avec des salariés de Worldline[2] sur la thématique de la rémunération : On se doute bien qu’il y a quelque chose qui cloche, mais on s’en contente. Il est intéressant de voir comment les salariés argumentent et justifient leurs satisfactions ou insatisfactions :

Zoé : « Qui dit qu’il est bien payé ? Personne. Par rapport aux gens que je côtoie oui je suis bien payé. Mes amis, ma famille. Je ne suis pas riche mais je n’ai pas à me plaindre. Je fais partie, quand tu regardes la population, je fais partie des gens qui gagnent bien leur vie. Donc moi cela me va, cela me convient. Je ne sais pas, je ne sais pas me situer, j’ai un problème avec l’argent. »[3]

Patrice : « Quand je regarde ce que les autres ont je ne peux pas me plaindre. Moi j’ai une sœur qui est archéologue et qui est au chômage en permanence car elle ne trouve pas de boulot, j’ai une autre sœur qui a fait des études de psychologie et qui est factrice. Donc dans ma famille je veux dire ma femme elle gagne 1200 € par mois en travaillant presque autant que moi, je ne peux pas me plaindre de ça. Mais dans l’absolu effectivement je commence à grincer un peu des dents en me disant oui quand même. »[4]

On rencontre très fréquemment dans leurs réponses l’expression « par rapport à » ou des formules équivalentes. Les salariés expriment la volonté de situer leurs salaires de façon relative « par rapport à » une ou plusieurs grandeurs de référence. Dans notre cas, le contexte sociétal et familial s’immisce régulièrement dans leurs référentiels afin d’évaluer leurs rémunérations : le chômage, le SMIC, le salaire de la grande sœur ou celui d’un ami, etc. Les salariés interrogés[5] sortent souvent gagnant de cette comparaison, et ne se plaignent donc pas.

D’autres tentent de comparer leurs rémunérations à celles de leurs collègues ou à celles du « marché » :

Tarik : « Des fois tu peux imaginer que tu te sens lésé mais en fait nous n’avons jamais de moyens concrets pour savoir si on est lésé par rapport à ça parce que cela est assez bien filtré […] Je pense que je suis plutôt bien loti par rapport au reste de l’entreprise »[6]

Mais la comparaison est plus délicate, les informations sont parcellaires, incertaines. Les salariés interrogés semblent tâtonner sans toujours savoir s’ils sont gagnants ou perdants au jeu de la rémunération. Dans le doute, on se place du bon côté. Il est plus agréable de s’imaginer bien loti au sein d’un groupe plutôt que son contraire.

Cette rapide analyse rejoint l’une des conclusions de l’enquête « SalSa »[7] (« les salaires vus par les salariés ») réalisée par le CEPREMAP[8]: « Nous n’avons pas une conception abstraite de la justice salariale qui s’appliquerait à notre situation personnelle. Au contraire, le sentiment de justice n’est pas séparable de l’action et de l’information dans un milieu de vie concret ». Autrement dit, plus nous avons d’informations à notre disposition sur un contexte donné, en l’occurrence Worldline, plus il est possible d’apprécier la justesse de nos rémunérations. Et inversement, obscurcir la politique salariale, invisibiliser les montants des rémunérations nous empêchent de les apprécier finement.

Là semble résider notre premier problème : réussir à enrichir le référentiel à l’aune duquel nous évaluons la justesse de nos rémunérations. Ne plus seulement se comparer à un Smicard  ou à sa petite sœur, mais apprécier sa rémunération au regard de celle de son collègue, de son manager, du petit chef ou du plus gros.

Dès lors, nous pourrons réfléchir ensemble aux fondements légitimes des écarts de salaire entre nous tous en tentant de répondre à la question suivante : Que devrions-nous rémunérer ?

 

Des questions ? Des problèmes ? Des idées ?

Nous sommes là pour vous, profitez-en !

Toute l’équipe CFTC

Ps : un besoin urgent, vous pouvez contacter Florent sur son portable 06.01.99.50.59

 

[1] Entretien avec Gilles

[2] Nous nous sommes entretenus avec une vingtaine de salarié pour rédiger cet article

[3] Entretien avec Zoé

[4] Entretien avec Patrice

[5] Les salariés interrogés sont principalement des cadres.

[6] Entretien avec Tarik

[7] Les résultats de cette enquête sont consultables en ligne : http://www.cepremap.fr/depot/opus/OPUS35.pdf

[8] Centre pour la recherche économique et ses applications.

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