Liquidité, investissements et plan d’économies

Nous avons lu pour vous le document de référence communiqué aux actionnaires lors de l’assemblée générale de Worldline.

Nous revenons dans ce chapitre sur les informations concernant les ressources et liquidités de notre entreprises, ses stratégies d’innovation et les différents plans qu’elle souhaite mettre en place afin de faire des économies.

Beaucoup de choses intéressantes qu’il nous semble important de partager avec vous.

Bonne lecture !

Liquidité et ressources financières

(En million d’euro) 31 décembre 2015 31 décembre 2014
Trésorerie et équivalents de trésorerie 353,3 215,6
Passifs financiers -1,5 -1,9
Part à moins d’un an des passifs financiers -28,5 -10,6
Total 323,3 203,1

Ce tableau présente brièvement les liquidités et les ressources financières dont dispose le Groupe à la fin de l’année 2015.

Le document de référence précise les usages et la manière dont le Groupe Worldline et la Direction souhaiteraient user de ces liquidités.

Une part importante est consacrées à des investissements : Après avoir investi plus de 68M d’euros en 2014, le Groupe en a réalisés 67M en 2015. Nous détaillons les investissements du Groupe ci-dessous.

On apprend également que plus de 45 millions d’euros de dividendes ont été versées aux actionnaires en 2014, alors qu’il a été décidé « au regard de la priorité stratégique donnée en 2016 au développement de la Société » de ne distribuer aucune dividende sur le résultat de 2015.

L’objectif du Groupe reste néanmoins de distribuer “des dividendes à hauteur d’environ 25% de son résultat net consolidé” soit environ 25 millions d’euros chaque année.

Dans le même temps, l’enveloppe des augmentations consacrée à la rémunération des salariés fut d’environ 2 millions d’euros en 2015, et le montant total de l’intéressement pour l’année 2015 fut seulement de 5,8 millions d’euros.

Le programme TEAM

Nous aimerions attirer votre attention sur la mise en avant du projet Team dans le document de référence. Le programme Team d’accroissement de l’efficacité opérationnelle, d’industrialisation et de standardisation est présenté comme la solution pour augmenter notre chiffre d’affaire et améliorer notre efficacité opérationnelle.

Au travers du programme TEAM, « le Groupe cherche à réduire les coûts pour réaliser des économies avoisinant 150 millions d’euros d’ici à 2017. Environ un tiers des économies devrait provenir des mesures d’amélioration continue, et deux tiers de l’efficience acquise grâce aux mesures de transformation. »

Ces transformations pouvant avoir des répercussions directes sur notre organisation du travail, appellent à notre vigilance : L’amélioration de notre efficacité opérationnelle ne doit pas être responsable de la dégradation de nos conditions de travail, nous voulons bien faire des économies mais tout en respectant notre autonomie et notre épanouissement au travail.

Rien ne semble gagné à la lecture de la description des mesures du programme TEAM :

  • Industrialisation des méthodes de développement. Poursuivre l’introduction d’outils et de méthodologies standardisés pour le développement de projets et de logiciels, et affecter des ressources dédiées aux « meilleures pratiques » dans les Ligne de Services et les divisions géographiques du Groupe, afin d’améliorer l’efficacité du développement de logiciels, de réduire les temps morts dans le développement et la production, de minimiser les doubles emplois et les redondances, de favoriser la réutilisation des fonctionnalités existantes et d’optimiser l’utilisation des ressources
  • Optimisation de l’organisation des activités. Rationaliser les activités et le personnel du Groupe affecté au développement en créant une structure organisationnelle plus lisse et trouver le juste équilibre entre fonctions internes et fonctions externalisées, entre ressources internes et prestataires externes, ainsi qu’améliorer la mobilité dans l’ensemble du Groupe afin de mieux tirer parti de son solide vivier d’experts

Est-ce que de tels objectifs sont compatibles avec le respect des prérogatives d’informaticiens ? Comment concilier innovation et créativité dans une organisation rationnalisée et très contrôlée ? Que signifie une organisation plus lisse ?

Sur ces différents points, il est très important que nous tous, ensemble, puissions échanger sur nos difficultés afin de proposer des solutions préservant la qualité de nos métiers.

Une mesure du programme TEAM vise également le déploiement du Lean management chez Worldline. La définition du Lean étant très équivoque, il serait intéressant de connaitre précisément ce que cela signifie pour la Direction :

Quel type de Lean management la Direction souhaite mettre en place chez Worldline ?

Nos activités et notre stratégie

Le document de référence revient sur le marché et les tendances du secteur dans lequel Worldline s’inscrit.

Il présente ensuite les forces et les atouts du Groupe dans cet environnement très concurrentiel. Son positionnement sur l’ensemble de la chaine valeur des services de paiement, une infrastructure solide et sa présence dans les marchés émergents, sa dimension actuelle faisant de lui un acteur Européen majeur, devraient nous permettre relever les nombreux défis qui nous attendent. Les grandes lignes de la stratégie de Worldline sont ensuite décrites

Nous ne souhaitons pas détailler ce chapitre du document. Nous nous contenterons de remarquer qu’il est principalement question de paiement dans tout ce chapitre. La situation de Worldline France n’est pas similaire à celle du Groupe dans son ensemble, mais néanmoins la différence de traitement selon le type d’activité, avec la prédominance du paiement dans notre stratégie, est source d’inquiétude pour la pérennité des autres activités du Groupe.

Quel avenir pour les activités de Worldline qui ne sont pas liés au monde du paiement ?

Sur les investissements du Groupe

Le document précise la chose suivante :

« Au 31 décembre 2015, 145 millions d’euros ont été investis à date pour le développement de la plateforme « WIPE ». Sur la période 2016-2017, le Groupe compte investir environ 25 millions d’euros supplémentaires pour parachever la plateforme, dont une partie sera traitée en charges opérationnelles et une partie sera immobilisée. »

Des investissements stratégiques pour l’élaboration de nos offres sont nécessaires et contribuent évidement à nos succès. Néanmoins nous regrettons que la Direction ne complète pas ces investissements par des actions plus modestes venant distiller çà et là des micro-investissements afin de faciliter notre innovation. Bien souvent des projets sont contraints de reproduire une solution dépassée manquant de temps et d’argent pour proposer une solution plus ambitieuse.

Le document ajoute ensuite :

« Incluant le programme « WIPE », le Groupe s’attend à un niveau moyen d’investissements annuels sur le moyen terme de 5% à 6% du chiffre d’affaires ».

Il serait intéressant de connaitre plus précisément le détail de l’utilisation qui sera faite de cette manne d’argent.

Recherche et développement

Le document présente les initiatives de recherche et de développement dans le Groupe Worldline. Il est rassurant d’apprendre que la promotion d’une culture d’innovation « destinée à inciter ses salariés à une plus grande créativité et à encourager la conception et la mise en œuvre de projets créateurs de valeur » est au cœur de la préoccupation de la Direction.

La Direction distingue deux types de recherche et développement :

  • La première s’intéresse aux innovations progressives. Les équipes d’R&D entretiennent des liens privilégiés avec les équipes opérationnelles et travaillent à l’amélioration des services et des processus existants « en vue d’améliorer les solutions déjà proposées par le Groupe et de développer des nouveaux services afin de répondre à une activité et des tendances de marché qui évoluent ». Quelques exemples :
    • Passage du Webmail Orange au Cloud Orange
    • Les véhicules connectés
  • La seconde est dédiée aux innovations de ruptures. Les équipes sont donc amenées à travailler sur des projets à plus long terme. Le groupe cible des « secteurs qui selon lui ont le potentiel de créer de nouveaux marchés ayant vocation à remplacer les technologies et approches existantes. Quelques exemples :
    • Solutions autour de la technologie Blockchain (Bitcoins intégré à Sips, gestion d’actif financier, etc.)
    • Trusted Services
    • High Processing and Volumes
      • Zone 52

A la CFTC, nous sommes persuadés que les budgets consacrés aux innovations progressives doivent être plus importants. Offrir la possibilité et les moyens aux équipes opérationnelles de répondre à un appel d’offre de manière plus innovante est bien souvent la clé de la réussite du projet :

  • L’innovation est souvent au cœur de la motivation des informaticiens
  • L’innovation permet de créer des applications plus « véloces » qui nous permettront plus facilement d’intégrer des évolutions. L’innovation est donc aussi la clé de notre business de demain
  • L’innovation permet de créer des applications plus robustes et plus facilement maintenables

Malheureusement trop souvent les équipes doivent répondre à un appel d’offre en privilégiant le coût de la solution. L’innovation est alors souvent absente car nécessitant un minimum d’investissement.

ps: Image courtesy of worradmu at FreeDigitalPhotos.net

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