Sur la carrière

Fil d’ariane

  1. La construction d’un référentiel
  2. Les réalités de l’emploi des ingénieurs informaticien
    1. Sur Worldline
    2. Sur le métier
    3. Sur la carrière
    4. Sur la rémunération
  3. Les motivations préservées

Comme nous l’annoncions dans l’introduction de cette partie, ce troisième chapitre sera consacré aux carrières des ingénieurs informaticiens au sein de Worldline. Nous sommes tout particulièrement intrigués par l’absence de référence à la carrière dans le référentiel des ingénieurs. Quelles formes prend un objet qui ne semble pas avoir une représentation arrêtée dans leur représentation ? La possibilité de penser et de vivre des carrières de manière originale nécessite un chapitre pour essayer d’y répondre.

Carrières ascendantes et carrières sinusoïdales

Beaucoup de salariés sont lucides et restent dans l’expectative vis-à-vis de l’entreprise et de ce qu’ils peuvent attendre de leurs carrières. Certains anticipent des difficultés[1] alors que d’autres viennent redéfinir le contenu même d’une carrière :

Zoé : je n’ai pas l’impression d’avoir une carrière. C’est quoi une carrière ? Le côté carriériste qui est assez négatif… pour moi la carrière c’est ça, c’est quoi la carrière ? C’est mon évolution ? C’est mon parcours ? C’est quoi une carrière ? Mon niveau social dans la société actuellement ? C’est quoi une carrière ? Progresser socialement, dans le boulot progresser c’est quoi ? Progresser personnellement ? Progresser socialement dans la société ? C’est progresser comment ? Qu’est-ce qu’une carrière ? Je ne suis pas une carriériste, je ne suis pas ambitieuse d’avoir un poste très élevé, ce n’est pas mon truc. Mon ambition c’est de m’éclater dans le boulot. Et de progresser pas au niveau de la carrière, mais progresser tout le temps, sur de la technique, personnellement, tu as plein de manière de progresser. La progression sociale est aussi importante, parce que c’est la seule reconnaissance, hiérarchique, c’est la reconnaissance dans l’entreprise, c’est la seule. Progresser financièrement, je le fais, progresser socialement oui je l’ai fait. Même avec 14 années de parcours chez ATOS je dirais que ma carrière c’est de la merde.

Zoé nous donne une réponse éclairante sur le rapport que les ingénieurs informaticiens entretiennent avec leurs carrières. Il nous semble important de relever deux points qui sont fréquemment présents dans les réponses des personnes rencontrées. La carrière est tout d’abord perçue comme un objet indéfini, on ne sait plus quelle réalité elle englobe[2], ce qu’elle recouvre, ce qu’elle autorise et interdit. On glisse facilement de la carrière au carriérisme : cela sonne faux, c’est presque un « gros mot »[3], on s’en méfie[4].

Zoé se doute bien qu’une carrière se traduit « normalement » par une progression dans l’organigramme, comme un chemin que l’on se fraye dans l’organisation d’un point A vers un point B plus élevé. Pour sa part, elle préfère traverser l’entreprise autrement, à sa manière, elle se projette non plus sur un vecteur d’ascension au sein de l’organisation mais sur celui du plaisir et de la découverte. Un peu comme si le pouvoir perdait de son attrait au profit du plaisir. Elle cultive son goût de la découverte et d’une progression qui ne se fait plus verticalement mais horizontalement : à travers une nouvelle mission, une nouvelle équipe, des nouvelles technologies qui vont l’enrichir personnellement et professionnellement. Les reconnaissances pécuniaire et sociale ne sont pas incompatibles avec ce parcours, elles suivent derrières.

Finalement on ne sait pas trop où l’on va mais tant que le plaisir est présent on doit être sur le bon cap[5]. Il est évidement possible que son choix soit la conséquence des difficultés qu’elle rencontre pour progresser dans l’entreprise ; salarié depuis treize années, manager de proximité récemment, elle est aujourd’hui ballotée par les nouvelles réorganisations avec le risque d’être rétrogradée dans une position toute juste supérieure à celle d’un ingénieur de base.

Il est intéressant de voir néanmoins comment les ingénieurs informaticiens s’adaptent à une configuration qui n’est pas celle de leurs ainés[6]. Ces derniers faisaient des plans de carrière, leur futur était jalonné d’étapes, ils savaient par où passer et à quel moment. Zoé nous aide à mieux comprendre le décalage qui est en train de s’opérer, comment et pourquoi on en vient à appréhender une carrière d’une toute autre manière :

Zoé : C’est des envies qui changent, au début je m’éclate dans ce que je fais, et je ne pense pas à la suite, pour l’instant je m’éclate et cela me va. Après je ne m’éclate plus, qu’est-ce que je fais ? Et c’est là où je me posais des questions. Mais pour l’instant je m’éclate, alors je fais cela pendant X temps et ensuite je fais ça et je fais ça, cela ce n’est pas moi. Moi je m’éclate là, pour l’instant je m’éclate. À je ne m’éclate plus, qu’est-ce que je peux faire ? Si cela ne change pas comme cela, normalement j’ai un petit moment de baisse, putain je ne m’éclate plus, fais chier, fais chier, ah j’ai un nouveau truc qui est sympa on y va.

Le cap se redéfinit constamment au fil de joies et des peines, d’une envie ou d’une lassitude. L’effervescence de l’informatique alimente un flux continue de nouveautés ; technologique, fonctionnelle mais aussi dans les manières de faire ; qui participe à cette imprévisibilité. On progresse à tâtons toujours à l’affut d’un sillon tracé par une nouveauté ou bien une opportunité dans lequel on viendrait creuser. 

Cette approche contribue à révolutionner la manière dont on se projette dans sa carrière. On passe d’un plan de projection associant au temps qui passe une variable amalgamant la reconnaissance, le pouvoir, le prestige et la position hiérarchique[7] à un plan qui vient lier au temps un agrégat d’expérience, d’apprentissage et de plaisir. Ce changement donne à la carrière une nouvelle forme particulière. Auparavant il était fréquent de représenter schématiquement la carrière d’un cadre ou plus particulièrement d’un ingénieur par une ligne droite ascendante qui progressait au fil des promotions jusqu’à sommet de la carrière du salarié.

Notre analyse révèle pour les ingénieurs informaticiens des carrières représentables non pas par des droites mais plus particulièrement par des courbes proche d’une sinusoïde[8]. En effet, au lancement d’un projet, à la prise en main d’une nouvelle technologie, à son arrivée dans une nouvelle équipe, l’ingénieur suit une ligne ascendante traduisant son goût pour la découverte, sa soif d’apprentissage et son envie de se challenger. La courbe monte jusqu’au moment où cela bascule lorsque l’ingénieur est confronté à la monotonie ou l’ennui. Cela peut suivre la mise en production d’un projet ; l’effort et l’excitation des développements n’ont pas la même saveur que les corrections d’anomalie de production ; la lassitude d’un projet, la monotonie d’un métier ; expert des technologies front office, chef de projet, etc. Dès lors l’ingénieur s’engouffre sur une courbe descendante jusqu’au creux de sa sinusoïde où il parviendra à rebondir sur une nouvelle expérience. Cela peut durer un certain temps et cela fait plus ou moins mal :

Zoé : ce qui est dur c’est ces moments de baisse, où je me dis que cela ne me va plus avant de rebondir, cette période des fois elle peut être longue, une année, six mois, deux années, cela arrive. Cette période elle peut être difficile, ou pas.

Cela permet aussi de sortir la tête de l’eau, de sortir de l’excitation de son projet et de sa concentration :

Mathieu : Tout ce que je peux dire sur ma carrière cela a été rythmé par des phases ou j’ai eu la tête sous l’eau à bosser sur des projets parce que quand je bossais je ne réfléchissais pas trop à d’autres aspects contextuels à la con, et quand je finissais le build initial et que nous rentrions en face de TMA cela ne m’intéressait plus, il n’y avait plus rien et là je commençais à glander, à faire des trucs, à voir que les gars à côté de toi ils gagnent plus que toi, ils ont des meilleures primes, que tu es payé comme une merde, que tu n’as pas le mérite, et à faire des vagues.

Mathieu décrit comment la phase ascendante de sa sinusoïde ne lui permet pas de prendre du recul sur le fonctionnement plus global de l’entreprise. Toute sa réflexion est mobilisée par son projet, sa concentration se focalise uniquement sur son travail indépendamment du cadre dans lequel il s’inscrit. Lorsqu’il atteint son pic, son excitation diminue, il reprend son souffle et sort la tête de l’eau. Toute l’organisation réapparait, les dispositifs sous-jacents au fonctionnement de l’entreprise deviennent à nouveau visibles. Il perçoit alors certaines incohérences, des injustices sur des pratiques, sur des reconnaissances et des rétributions et commence à « faire des vagues ».  Et puis cela repart[9]. Pour d’autres le creux peut s’allonger plus longuement, on ne sait pas trop comment s’en sortir[10] ou alors on entrevoie quelques issues mais dans lesquelles on ne souhaite pas s’aventurer[11]. Les sinusoïdes se déforment et s’allongent.

L’extrait suivant tiré de l’entretien de Patrice nous permet de développer un peu plus cette proposition :

Patrice : j’avais l’impression que cela ne changeait plus et je me disais voilà cela fait huit ans, il serait temps de changer, il y avait aussi une remise en question de se dire bon c’est peut-être le moment de bouger. Et je suis toujours dans cet esprit-là en me disant cela fait 10 ans. Peut-être que d’un point de vue carrière il serait intéressant aujourd’hui de bouger aussi. Mais tant que j’ai des trucs intéressants je n’ai pas envie, cette perspective très floue de se dire il serait intéressant de bouger mais je ne sais pas vraiment vers quoi je vais aller, elle n’est pas suffisamment forte pour me dire je vais laisser quelque chose qui m’intéresse avec des gens avec lesquels je m’entends bien.

Le témoignage de Patrice est intéressant car il semble être à la croisée des deux tendances que nous présentions précédemment. Il progresse horizontalement sur une courbe sinusoïdale qui lui permet d’enchainer des missions passionnantes mais dans le même temps s’interroge sur sa progression verticale lente. Il hésite entre la continuation d’un métier enrichissant avec une équipe soudée et une mobilité qui semble être l’un des passages obligés pour accélérer sa carrière. Il est intriguant de voir cette ingénieur qui semble s’épanouir pleinement envisager la possibilité de sauter dans le flou d’une mobilité sans vraiment savoir ce qu’il cherche précisément.

Cette injonction à la mobilité apparaît dans son cas comme un résidu incongru des carrières ascendantes mais qui semble toujours avoir une prégnance sur les ingénieurs informaticiens. Bien que Patrice connaisse une carrière horizontale exemplaire, il y mêle des réflexions propres à une carrière ascendante qui atteste finalement d’une construction des carrières sur les deux plans : on se projette simultanément sur la verticalité et sur l’horizontalité, on développe une carrière rectiligne ascendante tout en se maintenant sur une carrière sinusoïdale. On étoffe par là même les possibilités d’une carrière réussie. Que l’on grimpe verticalement ou que l’on se diversifie horizontalement, l’ingénieur informaticien est satisfait. L’optimum de la carrière serait alors celui qui parviendrait à assurer une progression continue sur les deux plans, une sinusoïde qui viendrait s’enrouler autour d’un axe ascendant. Son minimum serait au contraire un point fixe, immobile sur les deux plans.

[1] Voir par exemple Enzo qui ne croit pas au belle avenir dépeint par son école d’ingénieur qui fut aussi celle de Valentina : « Pourtant l’INSA me brossait bien dans le sens du poil en nous disant que nous serions des gens importants, que nous sommes des gens intelligents machins. Mais je savais très bien en sortant que le métier que nous avions en étant informaticiens en sortant ce n’était pas du tout le même que les autres. Le métier d’ingénieur qu’ils enseignaient dans mon école, tous ils commençaient déjà avec des poste à responsabilité, alors que nous nous savions très bien que nous n’aurions jamais un poste de responsabilité, on sera au bas de l’échelle. Cela c’était clairement identifié. »

[2] Des éléments de justification de cette perception sont donnés dans la partie consacrée à l’analyse de la construction du référentiel des ingénieurs et tout particulièrement dans le chapitre s’intéressant au cadre

[3] Jean

[4] Jean : je me suis toujours méfié de la carrière

[5] Enzo : Je ne réfléchis pas trop, je me prends rarement du temps pour réfléchir à n’importe quoi, et je n’ai pas trop réfléchi à mon futur, à plein de trucs. J’ai un peu l’impression, non pas de subir ma vie parce que elle me convient ma vie, mais voilà de ne pas décider où je vais

[6]  On pense par exemple à la déstabilisation de la relation de confiance qui unissait le cadre aux employeurs avec la banalisation des licenciements et des ruptures conventionnelles. Voir par exemple Paul Bouffartigue, Charles Gadéa et Sophie Pochic (dir.), Cadres, classes moyennes : vers l’éclatement?, Armand Colin, coll. « Recherches », 2011. Les travaux de ces auteurs montrent comment les trajectoires se présentent à présent comme un enchainement de séquences et non comme un déroulement linéaire : voir l’importance des bifurcations, des étapes charnières de la carrière et des inflexions de trajectoire

[7] Ibidem

[8] Mathieu : [Ma carrière] tu fais une courbe sinusoïdale et c’est réglé

[9] Mathieu : Ma carrière a été rythmée par cela, par des projets, part du mécontentement, par des conflits, par des clashs et par rebelote des projets.

[10] Dorian : J’aimerais bien changer de domaine après je ne sais pas comment le faire. Je ne sais pas comment franchir le pas, ce n’est pas évident. Non du coup je ne suis pas vraiment satisfaite de ma carrière aujourd’hui.

[11] Loic : par exemple je me dis tu pourrais faire des présentations des machins essayer d’être un peu plus commercial avec toi, je te parlais de commerciale c’est quelque chose que je n’aime pas faire pour un produit mais c’est quelque chose que je n’aime pas faire avec moi aussi. Et j’ai l’impression que c’est comme ça que tu peux avancer. Cela consiste à me vendre un peu plus, allé voir tous les autres leur dire ce que tu fais, valoriser ton travail, ton statut, tes actions, te valoriser un petit peu au sein de tout le monde.

Représentations graphiques des carrières des ingénieurs informaticiens

La courbe de Mathieu

La courbe de Mathieu correspond bien à notre analyse. Les projets sont les seuls éléments apparaissant sur cette représentation de sa carrière. Ses montées en compétences, ses prises de responsabilité et ses promotions sont absentes. Par exemple il ne signale pas sa nomination en tant qu’expert. L’intérêt des projets semble être l’élément clé qui place les autres dimensions en retrait. Elles ne sont pas absentes ; on pense par exemple à la rémunération ; mais elles sont oubliées ou mise de côté dès lors que l’intérêt du projet est présent. Mathieu est alors captivé, il s’implique complétement dans son travail et n’a plus le temps de « grogner »[1].

[1] Bien que mal écrit, le mot « Grogne » apparait dans l’un des creux de la sinusoïde de Mathieu

La courbe de Mathieu

La courbe de Dorian

La représentation de la carrière de Dorian est assez proche de celle de Mathieu. On notera tout particulièrement la référence à une promotion qui intervient au même moment qu’une chute importante de sa courbe. Remarquons également que la forte progression à partir de septembre 2012 correspond à son arrivée sur un nouveau projet. Son implication l’amènera à travailler énormément pendant plusieurs mois, sans se soucier de son temps de travail mais qu’il traduit néanmoins comme un moment très positif de sa carrière.

La courbe de Dorian

La courbe de Patrice

La représentation de la carrière de Patrice est plus détaillée. Elle confirme notre analyse en mettant en avant principalement les projets et l’intérêt du métier comme jalons de la carrière. On constate que la naissance d’un enfant est concomitante au basculement de la courbe sur une pente descendante. Il serait intéressant de voir comment des événements personnels viennent influencer l’évolution de cette courbe.

la courbe de Patrice

La courbe de Gilles

La carrière de Gilles se démarque des carrières que nous avons étudiées précédemment. Il est aujourd’hui manager après avoir gravi plusieurs étapes : chef de projet, manager sur des projets de petites envergures, puis manager sur des très gros enjeux. Il aspire aujourd’hui à devenir responsable d’un département. Il est intéressant de constater que la représentation de sa carrière, bien que partageant des caractéristiques avec les courbes précédentes, présente une forme plus classique qui se rapproche d’une représentation ascendante au fil des promotions.

La courbe de Gilles

Analyses

Ces observations font apparaître une manière originale d’appréhender une carrière chez les ingénieurs informaticiens. Le métier et les réalisations techniques semblent primer sur des considérations plus classiques qui ont l’air d’être reléguées à jouer un rôle d’arrière-plan sur les orientations de la carrière. On pense par exemple à la prise de responsabilité, à l’encadrement d’équipe, à une meilleure rémunération. Ces éléments sont toujours présents mais ils doivent réussir à s’ajuster dans le respect des prérogatives techniques et du plaisir des réalisations de l’ingénieur informaticien. Si l’encadrement d’équipe nécessite de mettre de côté la primauté de l’ingénierie dans leur métier alors la promotion sera écartée.

Nous pouvons tirer plusieurs conclusions de cette situation.

En premier lieu, cette nouvelle approche des carrières positionnant les projets et leurs intérêts comme un élément central risque de reconfigurer les rapports entre les ingénieurs informaticiens au sein de l’entreprise. Dans la période précédente, des jeux d’influences et des stratégies étaient déployés par les ingénieurs afin de réussir à progresser dans l’organigramme[1]. Aujourd’hui le désir partagé de travailler sur des projets intéressants et d’envergure pourrait transférer « cette lutte » des convoitises sur le cœur même du métier des ingénieurs informaticiens. Il est possible que les « techniques de lutte » et d’influence soient en train de se redéfinir et de se repositionner autour de ce nouvel enjeu : est-ce que l’on parvient à être sélectionné sur un projet technique de la même manière que l’on réussissait à décrocher une promotion ?[2]

Au-delà de ce premier élément de réflexion, nous nous demandons quelles seront les conséquences de la position centrale accordée aux projets sur les ingénieurs informaticiens et leurs collectifs ? Précédemment les ingénieurs ne parvenant pas à obtenir une promotion conservaient néanmoins leurs métiers. Aujourd’hui une « défaite » vient directement le toucher. Chaque victoire enrichit le métier en préservant l’apprentissage et le contact avec des nouvelles technologies par les nécessités du nouveau projet. Les perdants au contraire seront forcés de continuer à travailler sur des solutions anciennes aux tâches plus routinières et plus ennuyantes. Leur stagnation les privera de plusieurs dimensions clés de leur métier. Elle entrainera une dépréciation et un amenuisement de leurs activités. Au cœur de cette lutte on trouverait finalement le risque d’un déclassement.

Cette nouvelle composante des carrières pourrait modifier en profondeur le rapport des ingénieurs à leur travail et à leurs pairs : l’espace commun des ingénieurs ; celui où ils peuvent se déplacer, nouer des liens, coopérer etc. indépendamment de toute relation hiérarchique ; ne serait plus vu comme un espace plane et neutre. Il serait au contraire remodelé, faisant apparaître une topographie complexe avec des sommets et des fosses. A la hiérarchie managériale s’ajouterait une multitude de niveaux diffus entre les ingénieurs eux-mêmes. Cette situation viendrait exacerber les concurrences entre les ingénieurs et risquerait finalement de disloquer leur collectif.

[1] L’abondance des magazines adressant cette problématique et donnant des conseils aux cadres sur les manières de réussir sa carrière l’atteste en partie.

[2] Un début de réponse nous est donné par Louis lorsqu’il décrit précisément l’importance de la visibilité dans l’entreprisse qui implique autant de savoir écouter  que de savoir se faire entendre. Voir dans la troisième partie le chapitre sur l’apprentissage et l’innovation

La construction d’un référentiel

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Les réalités de l’emploi

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Les motivations préservées

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